Malaise

Bah oui, quoi…Le malaise. Personne ne nous en a parlé encore aux cours…Pourtant, j’ai failli en avoir un samedi, au resto, après avoir mangé le bon couscous dont on avait tant parlé. On s’est régalé, j’ai mangé à outrance…puis j’ai commencé à avoir mal au dos, à me dandiner encoresur ma chaise. J’ai bu une gorgée d’eau, et là…le malaise ! A ne pas savoir si c’est d’avoir trop mangé, si c’est l’fait d’être restée trop longtemps clouée à c’te chaise…si j’ai mangé un truc pas bon…ou l’ambiance_trop bruyante_qui fait que d’un seul coup, on n’se sent plus que spectateur, coupé du monde environnant.

Tain…j’les connais ces malaises, qui t’prennent comme ça, d’un coup. Où tu t’coupes soudain d’la réalité, pour focaliser sur c’qui n’va pas à l’intérieur. Tu t’isoles pour être plus réceptive, plus à l’écoute…tenter de savoir d’où vient le mal…

J’suis partie aux toilettes, sans savoir trop c’que j’allais y faire…mais j’me sentais de plus en plus faible. On s’regroupe dans sa tête, pour canaliser toute l’énergie qu’il reste pour arriver jusqu’à cette porte, qu’on fixe des yeux…

J’y arrive enfin…Je souffle. Tente de m’étirer le dos, appuyée sur le bord du lavabo.

« Qu’est-ce qui n’va pas ? »

Je regarde mon reflet dans le miroir…la lumière est si tamisée que je ne distingue pas si je suis trop pâle, ou non. J’entends les bruits de la salle. La musique Maghrébine, sur laquelle une danseuse charme les tables…le brouhaha ambiant. Peut-être que d’essayer d’me faire vomir pourrait arrêter cette spirale infernale ?! J’essaie…mais sens immédiatement mon ventre se contracter, pour tenter de rendre…Mon ventre, si tendu, que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Je pense à bébé, je flippe.

Ce malaise, il faut que je le gère pour deux. ( ! )

J’m’étais enfermée, finalement, je déverrouille la porte, en m’disant que si je tombe, l’accès pour me secourir sera plus facile…me secouriroui, parce que je sens de nouveau mes jambes qui flageolent…J’ai chaud, dans cet endroit trop exigu, pas assez ventilé. Je n’pourrai pas vomir. Cette solution n’est pas la bonne…par rapport à bébé.

Je sors alors des toilettes, rejoins la table péniblement. J’dois avoir les yeux grands ouverts, car je commence à voir les étoiles, ça bourdonne dans mes oreilles, le sang cogne dans ma tête…j’ai l’impression de tanguer. Je n’vois que ma chaise, et je m’y affale. Il faut alors que je m’explique devant les regards interrogateurs de ceux que je viens de rejoindre.

Prendre l’air ?

Oui, mais il me faut être soutenue. Je n’crois pas pouvoir y arriver seule…Rien que le fait de parler, me déconcentre pour tenir…Ne pas tomber, ou alors sur le dosme répétai-je. Mon homme me donne alors son bras, et nous sortons prendre l’air.

Aaah…la bouffée d’air ! Sentir le frais nous sortir de là ! Quelle bonne claque ! Tu respires…t’as pas froid, t’es juste bien. Toute cette fraicheur qui te fait ressentir petit à petit, chaque parcelle de toi…Ton visage, ta respiration qui transporte en toi tout l’oxygène dont tu semblais manquer…la fraicheur qui se faufile sous la veste qu’on t’a posée sur les épaules…c’que ça fait du bien !

« Sauvée » J’aurais presqu’envie d’m’étendre de tout mon long sur les tables de la terrasse du bistrot d’en face…Mais je reste là, debout adossée au muret du resto, la tête en arrière…cherchant à embrasser le ciel entier ! La pression redescend doucement.

Ouf…

Mon homme et ses amis ont continué la soirée en allant jouer au Casino. J’me suis faite redéposer à la maison. Mon seul but étant de m’poser, m’étendre, et sentir la grenouille bouger en moi.

Parce qu’est-ce qu’elle a pû ressentir notre tite miette, dans cette tempête ?! J’étais inquète.

J’ai pris mon taux de glycémie, en arrivant à la maison, j’étais à 200mg/l. ( ! ) Du coup, avant de me coucher, j’ai mis mon réveil à sonner à 1h30, puis 3h30 dans la nuit, afin d’vérifier qu’elle bougeait la pitchoune…Ensuite mon homme était à mes côtés…avec ses ronflements, plus besoin d’réveil ;)

N’empêche que…faudra que j’me renseigne sur ces malaises, pour bébé. C’que j’dois faire…ne pas faire…j’suis pas toute seule là ! C’qui pouvait jusqu’alors me paraitre bon, ne l’est p’t’être pas forcément pour elle.

J’ai rendez-vous chez mon gynéco mardi. Faudra que j’lui pose la question…